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3. Pourquoi sommes-nous tant attirés par le goût sucré ?

 

3.1. Le phénomène d’addiction au sucre

 

L’addiction au sucre n’est pas comparable à l’addiction à une drogue. Elle n’entraine pas de modification de la conscience, comme certaines drogues. Souvent, cette consommation de sucre peut être liée à notre état psychologique, notre humeur. Il est connu que son absorption procure du réconfort. Il est également consommé lorsqu’on a une fringale. 

 

La sérotonine est un neurotransmetteur existant notamment dans le système nerveux central. Elle est impliquée dans la régulation du cycle circadien, dans l'hémostase, dans la mobilité digestive et dans divers désordres tels que le stress, l’anxiété, la phobie, la dépression. Un déséquilibre en sérotonine peut être la cause d’une dépendance au sucre, qui permet partiellement de combler une insuffisance et de lutter contre le stress, par exemple.

 

La dopamine est un autre neurotransmetteur existant dans le système nerveux central. Bien que la dopamine soit très minoritaire dans le cerveau (elle concerne moins de 1 % des neurones), elle joue un rôle modulateur essentiel des sorties motrices et psychiques. Le phénomène de frisson parfois ressenti lors de l'écoute de musique est dû à la sécrétion de dopamine. Elle est aussi le précurseur de l'adrénaline. Les personnes ayant un taux élevé de dopamine auraient davantage tendance à poursuivre des conduites dites « à risque » ou à rechercher ces situations, dont l'usage de stupéfiants. Aussi, un déséquilibre en dopamine peut également engendrer une dépendance au sucre. Le stress ou la peur déclenchent la libération de glucose dans le sang et l’organisme va ressentir le besoin de manger pour reconstituer des réserves et se protéger.

 

Certaines personnes sont prises d’une compulsion alimentaire, avec une envie de manger des aliments sucrées en dehors des repas. Ces addictions peuvent avoir des conséquences sur notre santé, comme l’obésité et le diabète de type 2. La trop grande consommation de sucre augmente notamment la glycémie dans le sang et provoque des caries. 

 

On parle d’addiction quand la consommation de sucre crée des problèmes de santé et de comportement chez une personne. Elle est consciente des conséquences de cette surconsommation et pourtant elle ne peut s’arrêter.

Les bonbons contiennent beaucoup de sucre et une consommation excessive due à une addiction, peut avoir des conséquences sur notre corps. Il va alors stocker le sucre et cela va engendrer un surpoids, voire de l’obésité.

 

 

3.2. La notion de plaisir liée au sucre et ses conséquences sur notre cerveau

 

Dans le cerveau existent des structures interconnectées qui constituent le circuit de récompense impliqué dans la satisfaction des besoins vitaux comme se nourrir, boire… mais également le comportement sexuel. Les principales zones concernées (cf. schéma ci-dessous) sont l’aire tegmentale ventrale (ATV), le noyau accumbens, ainsi que diverses autres régions du cerveau avec en particulier le cortex préfrontal.

L’ATV, située en plein centre du cerveau, joue un rôle fondamental : elle centralise les informations sensorielles venues de différentes parties du cerveau. Quand nous mangeons un bonbon, les cellules réceptrices des bourgeons gustatifs de la langue (cf. I.), transmettent des informations sensorielles par le biais de messages chimiques sensitifs, qui activent différentes régions cérébrales et notamment celle de l’ATV.  L’activation des neurones de l’ATV provoque celle d’autres régions impliquées dans le circuit de récompense et en particulier le noyau accumbens et le cortex préfrontal. Cette activation s’effectue par l’intermédiaire d’un neuromédiateur (ou neurotransmetteur), la dopamine, secrétée par les neurones de l’ATV au contact avec les neurones des autres régions du cerveau. 

L’activation de ces régions du circuit de récompense entraîne la sensation de désir ou de besoin qui motive un comportement permettant de les satisfaire. Le noyau accumbens est à l’origine des actions motrices, alors que le cortex préfrontal intervient dans la focalisation de l’attention, la motivation, les émotions et la sensation de plaisir.

Ce comportement stimule en retour le circuit de récompense, déclenchant le plaisir lorsque le besoin est satisfait par une sécrétion abondante de dopamine. C’est cette sécrétion qui entraîne la sensation de satisfaction, de plénitude et de calme. 

La naissance du désir et du besoin est déclenchée par l’activation de l’ATV par des stimuli sensoriels multiples : vue, odorat, goût, souvenirs…

 

La dopamine est une molécule qui contrôle le centre de plaisir du cerveau. Elle est libérée quand nous ingérons du sucre, elle nous fait immédiatement nous sentir euphoriques et heureux. A titre de comparaison, la dopamine est également libérée lors d’une prise de drogue, comme de la cocaïne.

Le fait de déguster un bonbon va donc activer le circuit de récompense, qui va nous lier au désir de retrouver des sensations agréables. Cela nous incitera donc à consommer toujours plus de sucreries.

 

La sérotonine quant à elle, est une substance chimique neurotransmetteur synthétisé par la trytophane, qui transmet surtout un message au niveau des émotions. Quand on mange des aliments riches en glucides (sucres), la synthèse de sérotonine cérébrale augmente. Les glucides ont un pouvoir apaisant, sédatif et antidépresseur.

Les bonbons, en étant très sucrés, régulent en quelque sorte nos émotions. Ils vont nous procurer une sensation de plaisir, qui va nous inciter à en manger toujours d’avantage.

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après avoir mis en évidence le plaisir que nous procure la dégustation des bonbons, nous allons maintenant étudier leur composition chimique, afin d’essayer de comprendre ce qui, dans la structure moléculaire du sucre, est à l’origine de ce fameux goût sucré.

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